Le Covid va-t-il avoir la peau du Mondo Bizarro ? Le patron du café-concert qui organisait jusqu’à 20 concerts par mois depuis presque 19 ans est sur le point de rendre son tablier.
Il était pourtant l’un des rares bistrots de Rennes à maintenir le cap des concerts en ville, malgré l’accumulation des normes de sécurité et de sonorisation entre autres difficultés.
« Les concerts assis, c’est impossible »
« Selon le moral et la trésorerie, j’avais déjà réfléchi puis renoncé à vendre », admet Bruno Perrin. D’autant plus que l’arrivée prochaine du métro dans le quartier Patton aiguise les appétits.
La passion de la musique, et du punk rock en particulier, avait toujours été plus forte et les liens avec les associations organisatrices de concerts reggae ou métal, solides.
« Mais cette fois, la situation est vraiment borderline. Il faudrait faire des concerts assis, c’est impossible au Mondo. »
Le bistrot, fermé depuis le confinement, avait rouvert le 4 juin. « En juillet, j’avais recommencé à organiser des concerts. A l’intérieur d’abord, puis dans le jardin avec des formations réduites, solos ou des duos, avant 22 h pour ne pas faire trop de bruit. »
Une trésorerie sur le fil
L’interdiction des concerts debout a été le coup de grâce. « Le plus difficile est le fait qu’on ne sait pas du tout quand cela redeviendra possible. Je ne peux donc rien prévoir… Cela fait un moment que j’étais sur le fil. Même si la cagnotte que j’avais lancée a bien marché, je crois qu’il vaut mieux arrêter avant d’être trop dans le rouge. Le bar était connu pour ses concerts. Quand il n’y en a pas, les clients sont rares. Mais ce n’est pas vraiment pas de gaieté de cœur que j’arrête… »
Les murs, la licence de débit de boissons et le fond de commerce du Mondo Bizarro sont mis en vente via Agence directe depuis la semaine dernière. Les premières visites n’ont pas traîné. Bruno est encore un peu ambivalent. Il surveille l’évolution de la situation sanitaire. « J’espère encore fêter les 19 ans du Mondo en janvier prochain. »
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